lundi 16 mai 2016

Animation d'un atelier au jardin potager-fleurs

Nous proposons que la séance se déroule de la façon suivante :
×          Accueil
×          Exposé du thème du jour (voir liste)
×          Préparation des outils par chacun des groupes
×          Activité proprement dite : plantation, désherbage, arrosage etc...
×          Nettoyage et le rangement des outils à un moment de calme, à l’appréciation du travail effectué
×          Mise à jour du cahier de bord et prise de photos
×          Préparation et dégustation d’une tisane.

Pour les ateliers auprès des ainés ou bi-générationnel, nous suggérons un 30 minutes d’activité de jardinage encadrées par 15 minutes d’accueil et 15 minutes de réflexion qui est, selon nous, indispensable pour la mise en place d’un atelier dynamique, constructif et chaleureux. Puis, dans la mesure du possible, on demandera, le cas échéant, à chaque séance à une personne âgée d’évoquer un souvenir, une impression ou de répondre à la question d’un enfant. On insistera sur la transmission : l’une des dimensions de cet atelier étant, en effet de transmettre, découverte et savoir-faire mais aussi mémoire. Le grand âge de certaines personnes risque de rendre cette relation difficile, mais pourquoi ne pas la tenter.

Pendant la semaine, le thème de l’activité en cours (le Soleil, la Terre, l’Eau) pourrait être rappelé aux résidents sur un panneau dans un coin de la salle à manger par un dessin, un objet symbole, un poème. Un travail de remémoration ou de création (poème, proverbe, chanson, recherche de photos personnelles, d’illustrations, etc…) pourra également être fait pendant la semaine et inclut dans les cahiers de bord des résidents et des enfants.

LA GRILLE PÉDAGOGIQUE

Nous proposons sept thèmes, correspondant aux quatorze semaines de cette activité.

1)     Le soleil, la lune, les étoiles
×                         ×         Prise de conscience de notre situation dans l’espace. Nous sommes ici à …  entourés par le cosmos.
       ×         Repérage aux points cardinaux (d’où l’utilité de la girouette, ou le dessin d’une rose des vents)
       ×         Importance du soleil dans notre vie.
       ×         Introduction très simplifiée et très imagée à la photosynthèse : devinette : pourquoi peut-on dire que l’on mange le Soleil?
       ×         Place des végétaux dans le cycle de l’alimentation.
       ×          Regarder une salade ensemble : toute verte à l’extérieur, toute blanche à l’intérieur, elle est bronzée comme nous !

Plantations : l’oignon, l’ail, les pois à rame, fraisiers sous les rosiers, myosotis et pensées selon l’arrivage.

Semis : selon le temps : avocats, pépins d’agrume, tomates, potirons.

2)     La Terre
×          La terre comme planète. La terre comme élément. La terre comme trésor plein de nourriture. 
×          Éviter de la polluer, introduction au recyclage, au compost au jardin.
×          Les trois respirations de la terre :
×          Annuelle : conduite par le Soleil. Mensuelle : conduite par la Lune quotidienne : conduite par le jour et la nuit.

Plantations : radis et carottes (voile de culture), persil, ciboulette, cerfeuil.

3)     L'eau
×          Extrêmement abondante sur la Terre.
×          La pluie comme trait d’union entre l’océan et les nuages.
×      L’eau messagère : c’est comme du sirop, l’eau emmène les petits éléments qui font pousser et nourrissent la terre et transforme sous l’effet du Soleil une graine minuscule en un arbre gigantesque.

Plantations : chou en avril, estragon, laitue.

 2ème CYCLE : La vie 

4)  Les végétaux
×          Introduction à l’évolution, à la diversité : des arbres, des légumes, des céréales, des fruits en tenant compte de l’évolution des échanges culturels, des différentes traditions culinaires.

Plantations et semis : fleurs d’été, potirons, plantes aromatiques, cresson, radis, haricots Cueillettes : pois, radis, cerfeuil le persil, pensées.

5) Les animaux et les humains
×          Les animaux utiles : la taupe laboureuse, les vers de terre (construction d’un terrarium), les oiseaux (CD audio pour la reconnaissance des chants d’oiseaux édité par les Parcs et Jardins la ville de Paris ) etc ...
×          Les animaux nuisibles : les chenilles, les guêpes, mais ils ont aussi leur utilité ...
×          Les bienfaits de la présence de l’animal (la zoothérapie)

Plantations : tomates, basilic, concombres à palisser, maïs, blé.

Cueillettes : menthe, ciboulette, cresson, roses (Confection de bouquets que l’on offrira à ceux qu’on aime.)

6)     Le jardinier et son jardin 
×                      ×          Pourquoi on fait un jardin ? On fait un jardin parce qu’au début de l’humanité nous n’étions pas très nombreux et nous nous contentions de cueillir et de ramasser les plantes semées au gré du vent. L’Homme a observé tout cela et s’est dit qu’il pouvait intervenir et ainsi jardiner, devenir jardinier.
×         Dans les fleurs, il y avait des graines : certaines que l’on pouvait manger, pas toutes, attention ! Un épi de blé par exemple (comme celui-là) on peut le manger, après avoir débarrassé les grains du son, l’écraser : on fait alors de la farine, puis du pain. Mais si je remets chaque grain en terre il donnera à son tour un épi : donc 30 grains puis: 30 épis de 30 grains soit 900 grains presque 1000 grains etc... L’homme a donc apprivoisé les plantes.
×          Quelques fois nous entendons dire quand nous rentrons du jardin, lave-toi c’est sale ! Certes il faut se laver les mains et le visage, mais ce n’est pas sale, c’est de la terre!
×          La Terre a une odeur. Sableuse : on peut en faire des châteaux de sable ; argileuse : de la poterie, des briques pour la construction d’une maison ; entre les deux : une bonne terre pour l’agriculture et la forêt. La terre est magique, mais rationnelle.

Plantations : Brocoli, capucines ou œillets d’Inde tomates et basilic

7) Les saisons
×        Les hommes s’en sont aperçu, comme nous depuis le mois de Mars, qu’en observant le soleil, la lune, les étoiles, la température, les plantes et tout ce que nous avons vu que l’on pouvait s’organiser car tout revenait régulièrement en quatre grandes périodes. Nous nous sommes vécu le printemps. Il y a ensuite? Oui, l’été, l’automne, l’hiver. On a inventé ces noms. Mais en regardant ce qui se passe : au printemps tout sort de terre, les jours s’allongent, les animaux sont amoureux, ils font des bébés, on mange des radis, des salades, des fraises.
×        Et en été que se passe-t-il? Oui, il fait chaud, on va à la mer, on mange des cerises, des abricots .En automne : des pommes, des poires, les feuilles tombent, on récolte tout. Ainsi, en hiver on peut se nourrir grâce à tout ce que l’on a conservé ; il n’y a plus rien au jardin tout, semble dormir .Par exemple un oignon si on ne le mange pas toute suite, il se garde, mais en février même s’il n’est pas dans la terre il se réveille et germe. C’est l’appel du printemps !

Plantations: aneth, coriandre, radis, mesclun.

Cueillettes : de fraises framboise, groseilles et cassis.

Cette «grille pédagogique»  doit absolument rester ouverte! Elle s’enrichira au fil des ateliers, faisant son miel des suggestions, des réactions des uns et des uns et des autres. Dans le cahier de bord, on y inscrit les expériences et les anecdotes. Enfants et personnes âgées y participent et racontent, à leur manière, ce que  nous avons fait, vu senti, goûté, choisi, aimé.


Qui sommes nous?

L’association Belles Plantes a été créée en 1997 par Anne Ribes, infirmière et Jean Paul Ribes, journaliste. Elle s’est donnée pour but de promouvoir le jardinage et l’art du jardin au service de l’intérêt commun et en particulier par la création de jardins de soin dans les institutions qui prennent en charge les personnes malades ou handicapées. 

De nombreux jardins ont  été installés depuis cette date, notamment à l’Hôpital de La Pitié Salpêtrière à Paris où Anne Ribes anime depuis 1997 un atelier potager fleurs destinés aux enfants autistes, dans plusieurs institutions accueillant les personnes âgées. A Maule (78) siège de l’association, le jardin d’Epi cure, permet aux résidents de la Maison des Aulnes, foyer d’accueil médicalisé destiné aux personnes cérébrolésées, de partager une activité régulière de jardinage. 

Depuis 2012  l’association s’est vu confier la charge par le Domaine de Chaumont sur Loire de former à l’hortithérapie soignants, paysagistes et jardiniers  désireux de s’investir  dans le co-jardinage  thérapeutique. 

L’association et son animatrice ont reçu plusieurs distinctions dont le Prix Henry Ford, le premier trophée « Terre de femmes » de la Fondation Yves Rocher Institut de France ou le Premier Prix de la Fondation d’entreprise Georges Truffaut. Anne Ribes est l’auteure du livre « Toucher la Terre » paru en 2006 aux éditions Médicis et Jean Paul Ribes a publié des articles(2015)  sur  le jardin de soin dans la revue Jardins dirigée par Marco Martella. 

Un jardin à l'hôpital. Comment?

Pour initier un atelier "potager-fleurs" à l'hôpital ou en milieu thérapeutique

Il faut nécessairement posséder une qualification : médecin, infirmier, aide-soignant, éducateur, enseignant. Mais il faut également disposer d'une bonne formation en horticulture ou en jardinage. Ainsi, on a intérêt à faire : un BTA (Brevet de Technicien Agricole) ou un BTS (Brevet de Technicien Supérieur), ou tout simplement un stage dans une entreprise de jardinerie ou auprès d'une association. Ces Brevets se préparent dans des lycées agricoles ou dans des établissements comme l'École Dubreuil à Paris. On peut également suivre un enseignement par correspondance auprès du CERCA à Angers. Renseignez-vous auprès de votre ANPE, si vous êtes au chômage, certaines formations peuvent être prises en charge. Contrairement à certaines Universités américaines, aucun enseignement d'hortithérapie n'est dispensé dans les Universités françaises.

Il faut présenter un projet et obtenir l'accord de la direction de votre établissement. Le projet doit être chiffré, argumenté et vous devez préciser les objectifs et les besoins. Lorsque vous disposerez d'un accord de principe il faut envisager les moyens de financement

Le financement

Il n'existe pas à ce jour de filière particulièrement recommandable toutefois vous pouvez obtenir un budget (minime) de l'hôpital ou de l'établissement concerné. Contactez des fondations ou des associations telles que la Fondation des Hôpitaux de Paris ... Il est souhaitable, pour la forme, d'adresser des demandes identiques aux Ministères de la Santé et de l'Environnement. Enfin il faut savoir que des sponsors privés peuvent éventuellement s'intéresser à de tels projets. Mais attendez-vous à développer beaucoup de diplomatie et d'enthousiasme pour faire admettre un projet qui risque de ne pas paraître prioritaire auprès des directions et de bouleverser un certain confort administratif.

La mise en place du projet

Rencontrez les responsables du personnel. Il est très important qu'ils comprennent que ce n'est pas un travail de plus qui leur est imposé mais une nouvelle direction de leur propre travail.

Rencontrez les responsables des services techniques (jardiniers, menuisiers, serruriers ...), qui doivent comprendre que ce n'est pas une mise en concurrence mais au contraire une valorisation de leur savoir-faire qui peut toujours se révéler très utile.


Bon courage et contactez-nous si vous trouvez de nouveaux moyens pour franchir ces différents obstacles, vos expériences pour aider d'autres initiatives.

Un jardin à l'hôpital. Pour qui?

L'objectif de l'association Belles Plantes est de traquer tous les espaces qui sans dommage pour le bon fonctionnement des services hospitaliers peuvent devenir des respirations vertes au sein de l'hôpital.
Le jardin a toujours été présent dans l'imaginaire comme un lieu de béatitude. Dans la réalité le jardin est un lieu de repos et de calme favorisant l'équilibre psychologique et contribuant donc à la guérison.

Dans les traditions médicales, la santé s'affirme lorsque les quatre éléments : feu, eau, air, terre participent de façon équilibrée à notre vie. Ce qui ressemble le plus à une personne en bonne santé, c'est un jardin qui se porte bien, avec suffisamment d'eau, d'air, de chaleur et qui repose sur la terre. Donc la vision et la présence d'un beau jardin est un modèle et un encouragement à la bonne santé.
D'autre part, un jardin doit sa vie non seulement aux soins qu'on lui apporte (on dit soigner son jardin) mais aussi aux éléments, aux pluies, au vent. En introduisant tous les symboles vivants dans l'espace de soins, les malades et les soignants sont invités à se remémorer les rythmes naturels avec leur force et leur influence. La pluie dans un jardin n'est jamais tout à fait comme la pluie sur le trottoir ou la pluie sur le béton. Et pourtant, elles ont en commun cette fonction bénéfique : nous apporter de l'eau. C'est pourquoi, un jardin dans un hôpital donne un sentiment de complétude, d'harmonie, d'équilibre. C'est si vrai que l'image de la jouvence était donnée par une fontaine et l'image du paradis par un jardin.

Retrouver ces liens, ouvrir et prolonger l'action de la thérapeutique par un environnement favorable, ceci ne nous semble pas inutile, alors qu'une certaine vision de la modernité (corps seul, technique seule) risque de nous priver de ces facteurs concourant au maintien ou à la restauration de notre santé ! Plus largement d'un point de vue historique ou sociologique l'hôpital doit encore et toujours se débarrasser des dernières traces qui demeurent de ses origines, le lieu d'enfermement de ceux qu'on ne voulait pas voir (cf. Michel Foucault), pour redevenir un lieu proche de la vie. Accentuer l'idée de villages thérapeutiques, de l'hôpital jardin dans la ville, tel est le propos de Belles Plantes.

La fonction première et ultime de l'hôpital reste et demeure d'y accueillir les malades et de les y soigner. Ce que nous avons constaté lors de nos visites dans plusieurs hôpitaux nous renforce dans l'idée qu'il existe une multitude d'espace perdu et qu'il suffit de peu de choses mais de beaucoup d'idées pour faire sortir l'hôpital de l'image de grisaille et de tristesse qui lui est encore accolée. A titre d'exemple de cet audit vert que nous avons, avec la modestie de nos moyens, entamés. Nous avons repéré dans huit grands hôpitaux parisiens plusieurs milliers de mètres carrés de parking, cours, terrasses actuellement inutilisés, susceptibles d'être transformés, à coûts relativement minimes en massifs, squares, minifôret ! Ailleurs ce sont des restes de jardins qu'il faudrait réaménager en y insufflant un nouvel intérêt, de nouvelles fonctions, de nouveaux tracés, de nouveaux végétaux.